La FTCR et le Comité des familles ensemble pour une action de prévention auprès des migrants soudanais
Sandra : Avec un membre de l’association, Gustave, nous sommes partis à la FTCR, qui est la fédération des tunisiens pour une citoyenneté des deux rives. Ils avaient envie de faire une action de prévention auprès des personnes migrantes qui viennent du Soudan, car ils ont une communauté du Soudan qui viennent. Et ils se sont dit c’est important de parler du VIH, donc ce sont des personnes qui sont en train d’apprendre le français. Donc la FTCR donne aussi des cours de français. Et donc, Gustave parlait et il y avait Mohamed, qui fait partie de la FTCR, qui traduisait en arabe. C’était vraiment très bien, très intéressant. On a même pu faire une démonstration de pose de préservatif. Il y en avait qui n’avaient jamais vu ça ou qui ne savaient pas comment ça s’utilisait. Il y en a qui pensait qu’il fallait mettre 2 préservatifs pour que ça fonctionne bien. Donc c’était vraiment très intéressant. Et donc à la fin de l’intervention, j’ai interviewé trois personnes pour savoir qu’est-ce qu’elles ont pensé de l’intervention de Gustave, qu’est-ce qu’elles avaient appris. Et bah je vous propose de l’écouter.
pour écouter l’enregistrement : http://www.comitedesfamilles.net/nos-emissions-de-radio/emission-du-20-decembre-2016/article/la-ftcr-et-le-comite-des-familles
l’enregistrement.
Sandra : Bonjour, aujourd’hui vous avez appris quoi avec Gustave ? Qu’est-ce qu’il vous a expliqué, quelles sont les choses nouvelles que vous avez apprises ?
— Il a dit de faire attention au virus VIH.
— On a compris quels sont les moyens pour ne pas attraper le sida et on a vu beaucoup d’éléments pratiques. Et dans le cas de l’atteinte du virus, comment on peut se soigner. Et comment il faut faire les analyses et combien de temps chaque fois entre les analyses.
— Je remercie Gustave pour la qualité de son intervention, c’était très pédagogique, c’était très clair, très humain. J’ai compris comment le virus s’attrape, quels sont les moyens pour se prévenir et quels sont les moyens pour se soigner au cas où il y a une atteinte. J’ai déjà eu une expérience au niveau de la santé, car j’ai travaillé au ministère de la santé au Soudan.
Sandra : Est-ce que vous aviez déjà vu un préservatif pour les hommes et un préservatif pour les femmes ?
— Ah oui moi je connais, mais je n’ai jamais utilisé.
— Moi j’ai déjà vu pour les hommes, j’ai utilisé avant.
— Comme j’ai déjà une expérience, je peux même participer à des formations soit en anglais, soit en arabe.
— Je veux remercier pour les explications, moi je crois que c’est très important dans la vie.
Sandra : Voilà, c’était un petit aperçu de ce que les personnes ont compris lors de cette intervention. Et ce qui est intéressant c’est que, la fille qui parlait, dont j’ai oublié le prénom, désolée, elle dit qu’elle connait le préservatif et tout mais elle faisant partie des gens qui pensaient qu’il fallait mettre 2 préservatifs masculins, l’un sur l’autre, pour bien se protéger. Comme quoi, parfois on croit bien connaitre et puis finalement…
Alexandre : Comme s’il fallait être sûre à 100% que c’est bon, ça fonctionne alors qu’au final c’est l’inverse. Si tu en mets 2, t’as beaucoup plus de chances que ça ne marche pas justement et que les deux pètent.
Sandra : C’est ça. Donc il y a encore du travail à faire. Je ne sais ce que vous en pensez, Christian et Mohamed, à l’écoute de ces témoignages ?
Mohamed : Moi je crois que c’est un peu plus dans les préjugés où ils pensent qu’ils veulent se surprotéger. Même pour eux, le préservatif, dans leur état d’esprit, ce n’est pas fiable. En mettre deux ça sécurise. Mais d’ici quelques années, ça va évoluer je pense.
Christian : Mettre 2 aussi, ça dépend maintenant de la forme du pénis. Si vous en mettez, ça serre plus et que ça peut faire trop mal.
Sandra : Non mais Christian, faut jamais en mettre 2, jamais.
Christian : Laisse-moi aller dans ma lancé. Pourtant, j’ai découvert ça ici, il y a des préservatifs pour des formes de pénis…
Mohamed : Il y a du XL, L…
Christian : Selon votre pénis, et là, vous mettez juste un seul et vous êtes bien protégé, vous n’avez pas de problème.
Mohamed : Mais un seul suffirait. Maintenant, le risque d’accidents…
Alex : N’est jamais exclu, mais ce n’est pas simplement un seul suffit. C’est surtout, un seul c’est la consigne. A partir du moment où on met 2, ça devient contre-productif puisque le risque d’éclatement est beaucoup plus élevé. Si tu mets un préservatif par dessus un deuxième préservatif, bah au final, les deux vont se déchirer.
Sandra : C’est comme, il ne faut mettre un préservatif masculin et un préservatif féminin.
Christian : Ca peut paraitre banal ce qu’on est en train de dire, mais il y a des gens qui ont des endurances extrêmes.
Alexandre : Mais dans ce cas quel est l’intérêt de mettre 2 préservatifs ?
Christian : Le problème, est au niveau de la forme du pénis, c’est très important. Il y en a qui ont des trucs un peu plus volumineux, mettre 2 ça te serre plus et tu te sens très mal…
Mohamed : Excuse-moi Christian, ce n’est pas que je ne suis pas d’accord avec toi mais ce n’est pas la forme. Moi je crois que c’est plus la façon de le mettre qui fait en sorte qu’il soit bien mis ou mal mis. Il y a des gens qui ne savent pas le mettre et il y a d’autres personnes qui ne savent pas ou qui à ce moment-là ont des hésitations. Si tous les deux sont bienveillants, je pense que ça peut bien se passer. Si l’un et l’autre est un peu défaillant, il risque d’avoir des…
Christian : S’il y a des lubrifiants, l’acte est parfait.
Mohamed : Tout dépend du partenaire aussi. Il y a des partenaires qui savent le mettre et t’as d’autres nanas qui ne savent pas. Comme des mecs qui ne savent pas et c’est la fille qui le fait.
Alexandre : Alors je ne m’attendais pas à avoir ce genre de débats aujourd’hui. Mais pourquoi pas.
Mohamed : Je le sais pour l’avoir vécu. Je suis tombé avec des nanas qui ne le savaient pas et d’autres qui le savaient comme des expertes.
Alexandre : D’accord.
Mohamed : Bah il y a des formations pour ça (rires).
Sandra : Bah écoute Mohamed, tu feras une formation (rires).
Alexandre : Merci bon, après ce débat très enrichissant…