Charte de la FTCR “Pour une citoyenneté des deux rives”
PREAMBULE
La F.T.C.R. regroupe des associations d’activités et d’horizons divers. Elles ont en commun une double référence géographique. La référence première est la société française, pays de résidence définitif de la majorité d’entre nous. Mais l’attachement à la mémoire du pays d’origine, à sa culture et à sa langue, confère à notre regroupement un caractère double. Association à deux visages donc, mais dotée d’une seule vision et d’un seul langage : Pour une pleine citoyenneté ici et là-bas.
I/ UN ESPACE DE SOLIDARITE
Dans la société française d’aujourd’hui, l’exclusion sociale touche une popu-lation de plus en plus nombreuse. Une grande partie des exclus est issue de l’immigration.
- La F.T.C.R. fait partie du réseau associatif oeuvrant pour l’insertion, notamment en direction des jeunes, par les activités scolaires et de formation.
- La difficulté d’insertion de beaucoup de femmes immigrées, la dichotomie primo-migrants et secondes générations, les problèmes de logement, l’échec scolaire, l’accès aux soins, commandent une attention particulière aux initiatives et aux formes d’associations à caractère familial.
- S’agissant de l’immigration, la lutte contre les discriminations sociales est inséparable de la lutte contre le racisme. La F.T.C.R. fait aussi partie du mouvement antiraciste. Elle sera de tous les combats contre les propagandistes de la haine et pour la promotion d’une culture de la solidarité et de la fraternité.
II/ UN RASSEMBLEMENT LAIQUE
La montée des intégrismes et les passions confuses qui entourent la question de l’Islam en France, nous amèneà souligner notre engagement dans le camp de la tolérance. Tout en précisant qu’il y a deux manières de l’envisager d’une rive à l’autre.
- Défendre la laïcité en France, c’est d’abord oeuvrer pour la liberté de conscience et pour l’égalité de tous les cultes à contre courant d’un certain « puritanisme républicain ». C’est aussi une vigilance de tous les instants contre l’intégrisme qui pullule dans certains ghettos urbains (cf. « Charte d’action laïque des musulmans de France » – UTIT avril 1990).
- Etre laïque en Tunisie aujourd’hui est un enjeu de civilisation : il s’agit de faire front aux menées obscurantistes, tout en oeuvrant pour de nouvelles moeurs politiques, fondées sur le respect des Droits de l’Homme et du citoyen.
III/ CONTRIBUER A L’EMERGENCE DE NOUVELLES CITOYENNETES
Le mouvement associatif est une composante du paysage démocratique et un lieu privilégié d’exercice de la citoyenneté. A ce titre, il constitue un partenaire incontournable pour repenser, élargir et renouveler la citoyenneté.
- La gestion de la citén’a pas toujours donné la part belle aux acteurs associatifs. Il nous incombe de militer pour une démocratie de proximité, où les associations auraient leur mot à dire dans la politique locale.
- L’immigration des dernières décennies a crée une nouvelle donne sociale et culturelle en France. A situation inédite, nouveaux droits civiques. Le droit de vote et d’égibilité aux élections locales et européennes est à cet égard une mise à jour démocratique nécessaire.
- Cette option est complémentaire de notre aspiration à l’émergence d’une citoyenneté pleine et entière en Tunisie. En tant que citoyens tunisiens, nous sommes concernés par la démocratisation de la vie politique dans notre pays d’origine.
IV/ POUR UNE EUROPE DES CITOYENS
L’Europe abolit ses frontières pour les nationaux des Etats membres et en dressent d’autres pour ces migrants. L’Europe que nous appelons de nos voeux, doit tenir compte de tous ses résidents : la liberté de circulation et d’installation, l’égalité en matière d’emploi, de formation professionnelle et de protection sociale. L’adoption d’une législation commune contre toutes les formes de discrimination sont nécessaires pour traduire dans les faits la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l’Homme.